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Pourquoi les règles sont-elles taboues ?
Victoria Leriche
23/02/2022

« L’alerte rouge, les ragnagnas, la semaine ketchup, les tagadas » … Plein de surnoms mignons et délicats pour imager le cycle menstruel naturel des femmes.

« Je suis indisposée, ce n’est pas la bonne semaine, je suis dans ma semaine rouge » une abondance de jolies petites phrases pour enjoliver cette douce période que beaucoup redoutent.

Est-ce une manière d’éviter de prononcer le mot « règles » pour mieux les stigmatiser ?

Remontons à l’époque de Socrate au V siècle av J.C pour comprendre.

Selon le philosophe grec, les femmes ne participent pas à la procréation, elles ne sont que les réceptrices de l’homoncule (l’homme miniature) déposé en elles par l’homme. Et sont de ce fait, des êtres inférieurs.

Dès lors que le patriarcat a commencé à s’immiscer dans les sociétés, le sang s’est scindé en deux. Le sang noble des hommes, le sang fort du sexe fort (les blessures de guerre ou de chasse) et de l’autre le sang des femmes, le sang sale du sexe faible.

Alors pourquoi est-ce devenu un tabou ? La naissance d’un tabou résulte généralement d’une peur profonde d’un pouvoir dont on a peur, que l’on redoute. Les siècles, les décennies rythmés par le patriarcat ont voulu museler le pouvoir du corps des femmes en exerçant un contrôle, une pression.

Ce phénomène s’est développé et est rentré dans les mœurs. Enfants, nous avons tous.tes vu une publicité à la télévision ou une femme sourit en versant un liquide bleu sur une serviette hygiénique. Pré-adolescentes, adolescentes, nous avons toutes eu cette réflexion à l’arrivée des premières règles « Tu es une femme désormais ! ».

Tout ce mystère perdure dans certaines familles car beaucoup associent encore les règles à la sexualité et/ou au premier rapport. Sans tout simplement l’associer à la nature humaine et à la biologie.

En France, la parole se libère depuis quelques années.

Beaucoup de femmes se sont servies de leur influence pour lever le voile sur les règles et sur la maladie qui en découle pour certaines : l’endométriose.

Les produits se diversifient sur le marché français : les culottes de règles, les cups menstruelles, les gels hormonaux, des boxs pour les premières règles…

La parole se libère, les femmes sont sorties dans la rue pour manifester l’obtention de la « Taxe rose » pour les produits hygiéniques. Sur les réseaux sociaux, certaines influenceuses ont pris le parti d’assumer et de normaliser des culottes parfois tâchées pendant leurs règles. Des associations, des collectes se sont créés afin de permettre à toutes les femmes en situation de précarité de pouvoir en bénéficier.

Dans certains pays, le mystère reste tout entier pour les jeunes filles :

Iran : 48 % des jeunes filles pensent que les règles sont une maladie.

Bolivie : Interdiction de jeter des serviettes à la poubelle. Les jeunes filles pensent que les règles provoquent des maladies graves comme des cancers

Malawi : Les règles doivent rester secrètes. Elles ont interdiction de parler aux garçons durant cette période

Afghanistan : Interdiction de se doucher pendant les règles sous peine de devenir stérile

Les choses évoluent, les cartes sont redistribuées et les règles changent mais le chemin reste encore long.

Retrouver Inher, notre solution 360° pour les règles.